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24 octobre 2022 - Agriculture, Veille économique & Prospective

Chère énergie…

Temps de lecture 4 minutes

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Pour l’agriculture notamment, outre les retards de semis & de récolte induits par la pénurie de livraison, le prix du GNR (gazole non routier) continue de flamber. De 1,50 € TTC le litre à ce jour1, son cours pourrait flirter avec les 2€ le litre pour les semis de printemps.

En effet, l’OPEP2 vient de s’accorder sur une nouvelle baisse de la production afin de soutenir des prix élevés.

Les agriculteurs et les artisans commerçants et services durement exposés

Selon l’UNIDEN3, qui regroupe 70% de la consommation énergétique industrielle en France, le prix moyen pondéré des factures d’électricité aura été multiplié par 3 en deux ans (45 € le MWh fin 2020 à 165 € le MWh attendu fin 2023).

Le point sensible de toute entreprise est son exposition au coût de l’énergie, avant sa taille. Exemple de l’aluminium. C’est quasiment de « l’électricité solide ». A noter que 50% des capacités de production sont actuellement à l’arrêt en Europe.

Tous les secteurs sont touchés : la métallurgie, la chimie, l’agroalimentaire, le papier, le verre, le ciment…

Répercuter le surcoût sur l’aval n’est plus envisageable

Une répercussion du surcoût a déjà été opérée car la crise n’a pas débuté le 26 février 2022 (guerre russe) mais remonte à mi 2021, à l’heure de la reprise d’activité post COVID. Augmenter de nouveau, ce serait mettre à mal la compétitivité de la France sachant que Chine & USA ne sont pas impactées. Or, nos coûts de production sont déjà parfois supérieurs de 30% à 40% sur certaines filières.

Si les fermetures d’entreprises restent marginales à ce jour, la réduction d’activité gagne du terrain avec des risques induits sur le long terme. Cas des entreprises qui « coupent » une production marginale à l’export, devenue non rentable. C’est un risque quasi certain d’effet cliquet ; c’est-à-dire que ces parts de marché (Amérique du Sud, USA) seront extrêmement difficiles à récupérer, une fois la crise derrière nous.

Une problématique strictement européenne

Alors que la crise de 2008 était une crise financière mondiale, l’inflation qui gagne en 2022 est quasi strictement circonscrite à l’Europe.

Certes, l’industrie française résiste mieux grâce aux mesures prises dans le cadre de l’ARENH4, sachant que le bouclier tarifaire est circonscrit aux résidentiels, aux particuliers.

En France comme en Europe, les difficultés majeures, les faillites d’entreprises clientes sont devant nous !

Le sommet européen de l’UE (20/10/22), suivi d’un Sommet de l’énergie (25/10/22) sont là pour fixer une volonté commune d’avancer vers une maîtrise des prix du gaz et de l’électricité ainsi que de faire face aux questions d’approvisionnement.

L’UNIDEN demande des mesures ciblées à l’égard des filières les plus exposées. Le plafonnement général n’étant pas une solution car hors de portée (financière, budgétaire).

Attention : les mesures qui seront arrêtées devront l’être dans un cadre qui ne fausse pas la concurrence ; c’est une force de l’Europe de pouvoir y veiller.

Et la sobriété énergétique ?

« Chez nous, c’est génétique, existentiel. Nous devons baisser les températures et déplacer des consommations. Essentiel pour que l’industrie française continue à tourner ». (Nicolas de WARREN, Président de l’UNIDEN).

1 Remise gouvernementale de 0,30 € le litre incluse, jusqu’au 15/11/2022. Au-delà, l’aide chutera à 0,10 € le litre jusqu’au 31/12/22.

2 OPEP : Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole.

3 UNIDEN : Union des Industries Utilisatrices d’Energie.

4 ARENH : permet à tous les fournisseurs alternatifs de s’approvisionner en électricité auprès d’EDF dans des conditions fixées par les pouvoirs publics. Le prix est actuellement de 42 €/MWh.

Notre rédacteur Cerfrance Poitou-Charentes :

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Michel DEBERNARD, Pilote de la Veille économique & Prospective
mdebernard@pch.cerfrance.fr