Le contexte
Aussi imprévisible que violente, le monde vit depuis la mi-février la plus grave crise sanitaire depuis la seconde guerre mondiale. Cette pandémie, au-delà des conséquences sanitaires, a provoqué une véritable onde de choc sur l’économie et ses marchés à l’échelle mondiale. Au cœur de cette crise boursière, le CAC 40, indice phare de la bourse de Paris, a décroché de près de 40 % entre le 21 février et le 18 mars 2020. Le secteur pétrolier s’est également enrayé durant cette période en raison d’un désaccord notoire entre les pays de l’OPEP sur la diminution de la production pour faire face à la demande.
Enfin les mesures liées au confinement (à partir du 15 mars en France) ont impacté une grande partie des agents économiques de l’hexagone, des plus petites structures, aux plus grandes.
Pour faire face à cette situation d’ampleur, les institutions financières mondiales (banques centrales) ainsi que les Etats ont mis en place des plans d’urgence afin de soutenir l’économie. A titre d’exemple la BCE a introduit un plan d’urgence de 750 milliards d’euros. Au niveau des entreprises en difficulté, des garanties publiques ont été accordées sur les crédits bancaires (Prêt Garantie par l’Etat).
Les impacts sur sa gestion patrimoniale
Ce ralentissement de l’économie réelle a, dans de nombreuses situations, eu des impacts sur les revenus professionnels (baisse d’activité, chômage partiel). Même s’il est encore tôt pour l’évaluer avec précisions, il faut dès à présent s’attendre à une baisse de la rémunération de nombreux placements.
Si l’épargne de trésorerie (disponible et faiblement exposée au risque de retournement des marchés) devrait continuer d’évoluer dans un territoire proche de 0 %, l’épargne dynamique (plus en lien avec la situation économique des entreprises) devrait accuser une baisse plus notable de son rendement sur 2020 et très probablement sur 2021. Le dividende de nombreuses sociétés a été revu à la baisse, voire compétemment supprimé au titre des bénéfices de l’année 2019 (distribué en 2020). Certains secteurs ont tout de même réussi, depuis l’annonce du confinement, à tirer leur épingle du jeu (valeurs technologiques, santé…)
Les revenus issus de placements immobiliers devraient également subir une baisse (bureaux et commerce notamment) même si le secteur de l’immobilier résidentiel a relativement été protégé compte tenu des mesures de chômage partiel et/ou de maintien d’activité, permettant au locataire d’honorer le paiement des loyers pendant la période.
Au cœur de la crise sanitaire, les impacts sur la valorisation de l’ensemble des places boursières ont été immédiats. Il le sera très probablement sur d’autres classes d’actifs avec un peu plus de recul sur les impacts de cette crise. En particulier, les placements dans l’immobilier, et plus particulièrement l’immobilier professionnel (en direct ou via des véhicules d’investissements de type SCI, SCPI et foncières cotées), plus en lien avec l’environnement économique des entreprises.
Au titre de l’immobilier résidentiel, il est encore trop tôt, avec une quasi absence de transactions pendant plus de deux mois, de connaître l’impact sur la valorisation des prix. Il faut d’ores et déjà s’attendre, à court terme, à des conditions d’octroi d’emprunt plus restrictives. Les taux, de leurs côtés, restent proche du niveau de la fin février après avoir connu une hausse de mi-mars à mi-mai.
Les stratégies à mettre en œuvre
« Le monde d’avant et le monde d’après » cristallise le débat public depuis la sortie du confinement. Cette nouvelle crise illustre une nouvelle fois l’impérative nécessité de disposer de liquidités suffisantes pour gérer, dans les meilleures conditions, son entreprise et son patrimoine. Disposer d’un niveau de liquidité suffisant permet, non seulement de protéger son patrimoine, mais aussi de pouvoir facilement réinvestir pour saisir des opportunités. Le caractère fondamental du critère de liquidité est aussi applicable à la gestion de son entreprise et de son patrimoine.
Cet argument se confronte depuis déjà plusieurs années à la baisse lente, mais inexorable, de la rémunération de l’épargne sans risque. Toute la stratégie vise ici à déterminer de manière cohérente le niveau de liquidité incompressible aussi bien à titre privé qu’au niveau de l’entreprise afin de pouvoir orienter sereinement, et sur un horizon plus long terme, les excédents de trésorerie.
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Notre rédacteur Cerfrance Poitou-Charentes :
Article issu du magazine « UGVC » Juillet 2020