Certains gestionnaires vous diront : “Les stocks coûtent chers ; réduisez-les pour garder de la trésorerie”. Il est vrai que le financement des stocks est onéreux mais, attention, en avoir trop, ou bien pas assez, peut plonger votre entreprise dans de sérieuses difficultés. Alors comment gérer au mieux ?
De quels stocks parle-t-on ?
Il est possible de les distinguer selon trois approches différentes :
- Il y a d’une part les stocks de matières premières, de composants et d’autre part les stocks de produits finis destinés à la vente. Les premiers sont nécessaires à la fabrication ou à la production et donc au fonctionnement de l’entreprise, les seconds répondent au rythme de la demande.
- Ensuite, la problématique sera différente si on a affaire à des stocks périssables ou non et cela que l’on considère les matières premières ou les produits destinés à la vente. L’illustration de cette approche en a été faite par la crise de la Covid-19 qui a durement touché les pépiniéristes et horticulteurs. Cette notion de périssable ne se limite pas à l’aspect biologique ; il faut aussi tenir compte des effets de mode (dans l’habillement par exemple) et aussi de l’aspect réglementaire qui peut conduire au retrait de certains produits.
- Enfin, certains stocks sont considérés comme étant stratégiques. Le caractère stratégique ne dépend pas du produit lui-même (rareté, prix…) mais de l’utilisation que l’entreprise en fait. Par exemple, si l’entreprise se fournit auprès d’un seul fournisseur, ce qui peut être le cas pour des produits très techniques, le risque est plus grand en cas de défaillance de celui-ci. De même, la distance d’approvisionnement, notamment si la marchandise vient de l’étranger, est un critère d’appréciation. Pour un produit destiné à la vente, il est nécessaire d’avoir un stock suffisant pour éviter qu’il y ait une rupture et qu’un concurrent ne vienne prendre le marché.
Adapter le niveau de stock
Les considérations précédentes permettront une première approche d’un niveau pertinent des stocks. L’essentiel
est d’être capable de s’adapter à la demande, surtout dans les domaines d’activités saisonnières caractérisés par des pics de commercialisation. De même, être ou non dans un secteur fortement concurrentiel n’entraînera pas les mêmes exigences de disponibilité des stocks.
Selon le type d’activité, travailler sur commande offre la possibilité de planifier le travail et donc l’approvisionnement en marchandises ; cela laisse aussi plus de place pour la prospection et la négociation d’un marché.
Bien connaître ses fournisseurs est une sage précaution. Outre leur solidité financière, leur souplesse et leur réactivité sont importantes. Ils seront mieux à même de répondre à une demande imprévue, d’autant plus si vous entretenez de bonnes relations avec eux.
Enfin, saisir des opportunités commerciales, lorsque sa trésorerie le permet, peut s’avérer très rentable, à condition bien sûr d’être certain d’utiliser les stocks constitués.
Suivi, anticipation, réactivité
Trois mots parmi ceux qui caractérisent une bonne gestion des stocks. Celle-ci sera propre à chaque activité commerciale, artisanale ou industrielle, en fonction également du positionnement commercial de l’entreprise. Il n’en demeure
pas moins que la gestion des stocks est souvent un élément clé de la rentabilité.
Christelle Dupin-Rappart, responsable juridique
Article issu du magazine Cerfrance « Gérer pour Gagner » Août Septembre Octobre 2020 – Retrouvez l’intégralité du magazine dans votre espace client.