Le Business plan est une étape nécessaire pour tout créateur ou repreneur d’entreprise. Sa conception marque le lancement du projet auprès des partenaires et de l’entrepreneur lui-même.
Le Business plan – ou plan d’affaires en bon français – est un document de communication d’une vingtaine de pages que l’on prépare dans certaines circonstances clés de la vie de son entreprise. Au moment de sa création bien sûr ou encore lorsqu’un virage stratégique se profile. « En cas de développement ou de rachat d’un concurrent par exemple ; dès qu’il y a besoin de se projeter à moyen terme et vérifier la viabilité du projet », présente Solène Gouin de Roumilly, conseillère d’entreprise pour Cerfrance, rompue à l’exercice.
Pour quoi faire un business plan ?
Ce document stratégique sert d’abord à convaincre, à séduire, à rassurer de futurs partenaires et associés. Banquiers, distributeurs, fournisseurs… tous ces professionnels ont besoin de savoir précisément à qui et à quoi ils ont à faire. C’est le moment de montrer « patte blanche ». De la même manière qu’un CV met votre personnalité et vos qualités professionnelles en valeur, le Business plan dévoile la viabilité structurelle et financière de votre projet d’entreprise.
Rédiger une feuille de route
« On fait comprendre à l’entrepreneur que la réalisation du Business plan est aussi bon pour lui. C’est une feuille de route avant de se lancer », précise Solène. La rédaction même du document permet de prendre du recul et de se poser les bonnes questions. « En tant que conseiller d’entreprise, nous nous en servons aussi comme outil de suivi, sur le mode : la première année on avait prévu cela, est-ce qu’on est dans les clous ? Faut-il réajuster la trajectoire… ? » C’est un outil vivant durant toute la phase de lancement du projet.
Comment faire un business plan ?
Le Business plan est un document de communication qui doit séduire le lecteur et futur partenaire. Vous êtes dans la peau d’un réalisateur de film qui vient présenter son histoire à un producteur pour le persuader de le suivre dans l’aventure. Ayez à l’esprit de rédiger un dossier clair, cohérent et agréable à lire. Il se construit en plusieurs phases, sur une durée idéale d’un mois. « Un premier rendez-vous sert à voir où en est la personne dans sa réflexion. Cela peut être très variable. Certains savent quel statut juridique ils veulent, quel chiffre d’affaires ils envisagent… D’autres en sont loin. »
Modèle de développement ou business model
On entre dans le Business plan par une partie rédactionnelle de présentation, qu’on appelle aussi le business model. Car il s’agit de modéliser le projet, de démontrer pourquoi et comment il va fonctionner.
Il répond à une batterie de questions : qui est le porteur, quelles sont ses compétences ? « Nous devons montrer d’emblée qu’il y a adéquation entre l’entrepreneur et son projet. Parfois, il faut s’assurer d’avoir les diplômes requis par exemple », précise la conseillère Cerfrance.
Quelle est cette entreprise, son histoire, sa localisation ? Quelle idée a présidé à sa création ? Puis, quelle est son offre ? S’agit-il de produits ou de services ? En quoi se distingue-t-elle de celle de la concurrence ? Quelle est la valeur ajoutée ? Sur quel marché s’inscrit le projet ? Quel est son degré de maturité, sa réglementation ? Implique-t-il des échanges internationaux ? Comment envisagez-vous de prendre des parts sur ce marché existant ?
Ressources humaines et statut juridique
Tout tourne autour des femmes et des hommes qui composent votre équipe. N’hésitez pas à joindre des CV détaillés de ceux qui portent le projet. Et les salariés ? Avez-vous pensé aux ressources humaines ? Si votre projet intègre cette dimension, le Business plan doit vous permettre de montrer que vous prenez cette dimension essentielle en compte, que vous la maitrisez ou que vous saurez vous faire accompagner. L’échange nourri avec le conseiller d’entreprise permet d’aborder tous les thèmes nécessaires à la composition du Business plan et de s’assurer de ne rien omettre jusqu’aux aspects les plus techniques du projet. Quelle forme juridique envisagez-vous : entreprise individuelle, SARL, SAS… Et pourquoi ? « Sur ce point, les entrepreneurs sont souvent un peu perdus, on lit un peu tout et n’importe quoi sur le web. Pourtant, le choix du statut est propre à chaque personne », indique Solène.
Le budget de trésorerie et le bilan prévisionnel
Le compte de résultat présente votre activité sur 12 mois, établi pour trois années. Il est complété par le budget de trésorerie, qui entre dans le détail, mois par mois. « Si l’activité est saisonnière par exemple et génère un gros chiffre d’affaires à un certain moment, comment fait-on pour payer ses charges en période plus creuse ? »
Quant au bilan prévisionnel, c’est une photographie des comptes de l’entreprise à l’instant T, ce qu’elle possède et ce qu’elle doit. « Dans le cas d’un projet de reprise, Cela permet de voir si la structure a les reins solides, si elle est très endettée, si elle a des réserves. »
Le Business plan, pour devenir chef d’entreprise
On le voit, le Business plan utilise un jargon professionnel que l’entrepreneur ne maîtrise pas nécessairement. Cette étape créative offre aussi l’occasion d’endosser le costume du dirigeant en se familiarisant avec le vocabulaire et les codes de cet univers. « Notre rôle est pédagogique. Nous expliquons les termes que les futurs partenaires de l’entrepreneur vont utiliser. Le Business plan est une immersion dans la réalité de son projet », observe la conseillère Cerfrance.
1ère partie : Présentation du projet
- Présentation du ou des porteur(s)
- Description du projet
- L’offre, la situation géographique, la concurrence, les moyens de communication, les partenaires, la main d’œuvre
- La structure juridique, le régime fiscal et social
2ème partie : Prévisionnel économique et financier
- Le compte de résultat (projection du chiffre d’affaires et des charges envisagés)
- Le seuil de rentabilité
- Le plan de financement et la capacité de remboursement
Le besoin en fonds de roulement et la trésorerie - Le bilan prévisionnel
Article écrit par notre journaliste pigiste, Karl Duquesnoy en collaboration avec :